Les fabricants d'horlogerie
utilisent de nombreuses matières pour « habiller » leurs montres.
Pour le consommateur, il est certainement utile d'en savoir un peu
plus sur leurs propriétés.
La boîte (avec le verre, la lunette et la couronne) a une double
fonction : elle protège le mouvement des impuretés, de l'eau, des
chocs et donne à la montre son aspect « fini » et son caractère
propre.
Schéma extrait du trilingue "Lexique
du Génie Horloger"
La description qui suit se limite à la présentation
des matières « nobles » les plus couramment utilisées dans la fabrication
de l'habillement de la montre classique.
L'acier inoxydable
Ce métal est utilisé seul ou en combinaison avec un autre métal
(montres bicolores). Il demeure certainement le matériau préféré
pour la fabrication des boîtes de montres. L'acier est une matière
résistante qui ne s'abîme pas si elle reçoit un coup ou est griffée.
C'est un alliage (fer et carbone) qui se prête bien au polissage
et ne se corrode pas.
Le plaqué or
Dans la montre plaquée, la boîte de base est réalisée en laiton.
Elle subit ensuite certains traitements comme un bain de cuivrage
et un bain de nickelage, ces opérations étant nécessaires pour assurer
l'adhérence du revêtement or qui viendra se fixer sur la boîte par
électrolyse. Pour les montres suisses de qualité, la couche d'or
est généralement de 10 ou de 20 microns (10 à 20/1000 de millimètre).
Une couche d'or de cette importance devrait rester en bon état même
si la montre est soumise à certains frottements. La transpiration
peut endommager le placage. Pour cette raison on préfère réaliser
les fonds de boîtes plaquées en acier inoxydable.
Le platine
Le platine est un métal précieux, assez dur, d'une couleur blanc-grisâtre.
Il ne s'oxyde à aucune température. Il est inattaquable par les
acides. Il paraît étonnamment lourd à ceux qui ne sont pas habitués
à manipuler des objets dans ce métal.
L'or
Il s'agit du métal précieux le plus utilisé dans la fabrication
des boîtes de montres. Outre sa valeur, il présente deux avantages
indéniables : il conserve sa couleur et ne s'oxyde pas. Il s'agit
d'un métal mou et doit donc être allié à d'autres métaux. Plus le
contenu de l'or est important dans cet alliage, plus le coût du
produit est élevé. Le contenu de l'or s'exprime en carats. L'or
pur est au titre 24 carats. Un carat d'or signifie la présence de
1/24 d'or fin dans l'alliage. Dans une boîte « or 18 carats », il
y a 18/24 d'or fin. La couleur de la boîte dépend des métaux utilisés
dans l'alliage, soit l'or, l'argent, le cuivre ou le nickel : on
dira dès lors que la boîte est en or jaune, gris ou rose.
L'argent
De temps en temps, les fabricants d'horlogerie commercialisent des
montres en argent. Il s'agit d'un métal précieux blanc, le plus
blanc de tous les métaux, très malléable. Des alliages permettent
de le durcir.
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L'argent a tendance à se noircir et
à se ternir : il convient donc de le nettoyer régulièrement pour
lui rendre son éclat. Des traitements de surface permettent de pallier
à cet inconvénient. Le titre de l'argent s'exprime en millièmes
: en Suisse, les titres légaux sont de 925 et de 800 millièmes.
Le titane
Le titane est un métal noble très à la mode ( voir l'industrie aérospatiale).
Il a un excellent rapport résistance-poids. Bien que son prix soit
10 fois plus élevé que celui de l'acier et que son usinage soit
très coûteux en raison de sa dureté, il offre des avantages non
négligeable dans la production de boîtes de montres : il est antimagnétique,
ne se corrode pas et n'est pas cause d'allergies. De plus, il est
très dur, particulièrement léger (densité 4,5), chimiquement neutre
et non toxique. Le titane a une couleur veloutée gris perle. Son
apparence change avec la lumière. Les égratignures ne se remarquent
pas.
Les métaux durs
Au cours de ces dernières années, plusieurs fabricants suisses de
montres de qualité ont adopté de nouveaux matériaux durs produits
à partir de poudre de carbide de tungstène ou de titane. On y ajoute
également du cobalt. Cette poudre est comprimée dans un moule et
passe à la cuisson à une température très élevée (1300 à 1500 C°).
Cette opération, appelée frittage, va transformer la poudre en un
solide. La boîte ainsi produite sera alors polie à l'aide d'une
poudre de diamant. La résultante est un produit particulièrement
brillant, très dur : la boîte est pratiquement inrayable et elle
conserve son lustre initial.
Les boîtes rhodiées et chromées
Le rhodium est un métal rare, d'une assez grande dureté, blanc,
qui ressemble en apparence tout au moins au platine. Il réfléchit
fortement la lumière. On l'utilise pour recouvrir les boîtes de
montres de prix avantageux. A noter que la couche de rhodium est
plus dure que le métal sur lequel elle repose. Le chrome est un
métal gris, brillant, dur. On l'utilise pour recouvrir les boîtes
de montres de prix économiques, afin qu'elles résistent mieux à
la rouille et à l'usure.
Terminaison des boîtes
A la fin du processus de fabrication, les boîtes peuvent être terminées
de différentes manières. Par exemple, elle peuvent être polies afin
d'offrir une surface brillante. Elles peuvent être également brossées
: dans ce cas, la surface est marquée par de très nombreuses lignes
très fines, soit parallèles, soit circulaires, soit encore en forme
de spirale selon l'effet décoratif recherché. Un procédé plus récent
de terminage est celui du microbillage.
Dans cette méthode, la boîte est soumise à un jet de minuscules
particules de sable qui bombardent la surface, lui donnant ainsi
un effet mat particulier.
Autres matières
Bien entendu, d'autres matières que celles, classiques, décrites
ci-dessus sont utilisées dans la fabrication des boîtes de montres,
soit par exemple l'aluminium, le bois, le caoutchouc, le granit,
la céramique, le plastique. Ces boîtes, équipant des produits très
typés, souvent « mode », ont toutes leurs propres caractéristiques
et procédés d'usinage.
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